Pour vous personnellement, que signifie ce 150ème anniversaire ?

La première chose que m’évoque l’anniversaire de notre entreprise, c’est la gratitude. La gratitude envers nos clients, nos collaborateurs, nos fournisseurs et autres prestataires, qui ont permis à notre entreprise de fêter cet anniversaire après cinq générations.
J’éprouve aussi une certaine fierté quand je vois que cinq générations de Dahlinger ont réussi à garder le cap et à mener l’entreprise à bon port dans des circonstances parfois hostiles ou difficiles. Citons par exemple la Première guerre mondiale, la grande crise économique, la Seconde guerre mondiale, la crise financière mais aussi la réorientation complète de la société liée à l’arrêt de la production sur le site de Lahr et à l’arrivée sur de nouveaux secteurs d’activité.

Quel est le conseil le plus important que vous ayez jamais reçu, et de qui venait-il ?

La réussite, c’est à 80 % une préparation irréprochable. J’ai entendu cette phrase il y a de nombreuses années lors d’un entretien avec un consultant qui a accompagné la transformation de notre entreprise dans les années 2002 à 2009 en tant que conseil. Et elle est toujours valable…

Vous passez pour être un homme très porté sur la famille ; la famille Dahlinger est-elle comme le prolongement de votre propre famille ?

J’ai moi-même la chance d’avoir une famille de quatre enfants. La famille Dahlinger est bien plus grande, mais j’éprouve beaucoup de plaisir à essayer d’y transposer les règles qui régissent les relations intrafamiliales, et inversement.

Par quoi cela se traduit-il concrètement ?

On retrouve dans les deux familles des situations similaires : des tensions, la joie d’avoir atteint ensemble un objectif, le fait de surmonter une expérience négative, ou encore des discussions contradictoires, voire de temps en temps des disputes. Pour ces dernières, il faut savoir faire preuve dans sa direction de fortes compétences en matière de relations sociales.

Quelles sont les valeurs les plus importantes qui ont façonné Dahlinger durant ces 150 années ?

La fiabilité, la discipline, le respect, la sincérité, la tolérance, l’équité, l’engagement, l’enthousiasme, la modestie et la reconnaissance.

Quelle importance le marché allemand a-t-il aujourd’hui pour Dahlinger, et quelle importance lui accordez-vous à l’avenir ? Quels marchés étrangers estimez-vous comme étant particulièrement importants et attrayants ?

Aujourd’hui, le marché allemand est notre marché le plus important. Nous y occupons une très bonne position. Il restera très important à l’avenir en chiffres absolus, mais pour nous, le plus grand potentiel se situe clairement à l’étranger. Nous exportons aujourd’hui déjà près de 80 % de nos produits à l’étranger.

Dahlinger fait actuellement beaucoup en faveur de la durabilité, notamment dans sa dimension écologique ; pourquoi ce sujet est-il si important à vos yeux ?

Le thème de la durabilité a clairement gagné en importance ces dernières années. Pour nous, c’est depuis de nombreuses années déjà un sujet central auquel nous consacrons beaucoup de travail.
Nous partons du principe que nous devons contribuer dans la mesure de notre possible à la préservation des ressources ; nous avons donc déjà pris jusqu’à aujourd’hui de nombreuses mesures, et nous sommes en train d’en mettre d’autres en place afin de répondre à cette évidence. Cela ne concerne pas uniquement notre gamme de produits, mais l’ensemble de notre chaîne logistique et de nos sites. De plus en plus de partenaires commerciaux ont la même approche, et nous recevons de toutes parts des idées et des exigences afin de nous rapprocher au plus près de cet objectif avec nos partenaires, dans nos projets communs.

Jetons un regard vers l’avenir : que doit-il se passer pour que l’entreprise puisse encore tenir 150 ans ou plus avec succès ?

C’est une question très intéressante, et je vais essayer d’y répondre le plus simplement possible. Si les prochaines générations, aussi bien à la direction que dans le personnel, arrivent à poursuivre une politique commerciale tout en conservant le sens de valeurs éprouvées, à abandonner les secteurs non porteurs d’avenir et à chercher sans cesse à se renouveler et à explorer les potentiels marchés d’avenir, le tout avec passion, engagement et respect mutuel, alors c’est tout à fait possible selon moi.

Pour vous personnellement, quels ont été les moments forts de ces dernières années ?

La transformation réussie de notre société à partir du moment de la fermeture de la production en 2002, et l’évolution pour devenir l’un des principaux fournisseurs d’écrins, de présentoirs et de décorations pour les marchés du luxe et des tendances.

Dahlinger pourra-t-elle rester une entreprise familiale dans les prochaines générations ?

En tant qu’optimiste, je dis clairement oui. Mais cela exige à chaque génération de former une direction qui dispose des expériences, des aptitudes et des valeurs que j’ai déjà mentionnées dans une des réponses précédentes. Autrement dit, une certaine exigence à respecter.